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mon coming-out (à mots confinés)

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Bien chers toutes et tous,

Que vais-je libérer ; qu’est-ce que je découvre de moi, que même après mon confinement je n’oublierai pas ?

  • certains (rares ?) diront sûrement que nous aurions dû cramer les vieux, à la naissance,
  • certains railleront que « non, il suffirait que nous n’ayons dans nos veines que du gel hydroalcoolique et… pffiou ; plus de virus ! »
  • certains, probablement en chinois, diront peut-être « je n’oublierai pas un bout de ciel bleu »,

Et moi ? De quoi suis-je…certain ?

Monsieur Macron a-t-il officiellement esquissé la chose « changement de paradigme »,puisqu’il a prononcé plusieurs fois ce mot, violent, « rupture » ? Ses discours me disent-ils juste de rester chez moi (sauf lorsqu’il me faut aller voter, ou produire), ou me parlent-t-ils aussi de nombreuses autres ruptures qui, accumulées, laissent certains historiens et scientifiques affirmer « changement de paradigme » ?

Qu’est-ce qui se trame et se travaille ?

Puisque confiné je suis, autant affiner « ce quoik » qui me dérange dans mon sommeil machinal de monsieur bien comme il faut.

Quoik… il en coûte ? (Argent, survie, vie… ?) Ces redondants phonèmes « quoi qu’il en coute », judicieusement placés dans le discours présidentiel, m’interpellent. Joués à 3 reprises avec la même couleur de voix et une intensité montante, ce triple couack était bien préparé, je crois. Mais pourquoik ? Peut-être parce que nous confondons souvent économie et finance, et que nous avons peur « de ce que nous sommes capables d’être et de faire, pour de l’argent, de la gloire, et aussi… pour nous distraire ? »

Certes « ON ne nous dit pas tout » et nous savons donc qu’ON ne peut pas tout entendre. Certes nous nous sommes sentis un peu apaisés « papa a les moyens de s’occuper de nous, il avait menti et caché quelques sous ; ouf, nous sommes… sauvés ? » ; « Papa, qui a bien fait de nous mentir, en tirera les leçons, distribuera quelques punitions et… après ça ne se reproduira plus… jamais ? ».

Un peu comme nous reconstruirions Notre-D(r)ame à l’identique, peut-on avec de l’argent continuer comme avant (puisque papa a encore quelques sous) ? Elle est là ma question. Il est là le point qui fait que j’ai du mal à donner du sens et suis évidemment mal en point, comme beaucoup qui veulent entendre que la rupture écologique est maintenant officialisée. Et que j’ai besoin de changer ma façon d’être au monde.

Alors, qu’est-ce que je vais libérer ; qu’est-ce que je découvre de moi, que même après mon confinement je n’oublierai pas ?– copiant le président, je réécrirai cette phrase une troisième fois, à la fin de l’article. Car je crois important de contre-manipuler de ne pas nous rendormir – seule façon de tenter un meilleur éveil, ensemble ?

L’idée te tente ?

Suite de mon petit coming-out ? Avant le retour de notre grand coming-in ?

Les organismes survivants et évoluants, que nous sommes, sont-ils en train de chercher à vivre ?

Cet être « presque relâché » que je suis maintenant, réveillé par « nos emprisonnements et bannissements », comment a-t-il vécu « ce très petit » qu’est le confinement ? Et maintenant comment va-t-il grandir ?

En tous cas, pour se sentir en santé (sauf pervers narcissiques au stade irrattrapable) un individu a besoin de donner du sens, Franckl l’a démontré.

C’est maintenant officiel, visages plus masqués que jamais, mâchoires serrées, nous serons « presque relâchés de notre confinement le 11 mai ». Il va donc falloir nous re-rencontrer, avec un nouveau tact, « sinon la punition sera(it) là pour nous rappeler notre faillibilité ».

Le chaos est là, c’est évident… étais-ce l’un des objectifs ? Faire naitre du chaos quelque chose d’autre ? Si je n’analyse que cette option, qui serait la plus réjouissante pour la planète, je ressens, tout au fond de moi le besoin de te dire : Oui, mais… lorsqu’un individu « endormi dans ses routines » subit une cassure de ses automatismes (rupture de pattern), s’il n’est pas bien accompagné à se réveiller par le praticien, il se rendort le nez collé à son ordinateur. Sans s’en apercevoir, machinalement il se rendort (2) ; après un micro éveil il fuit l’inconfort de de son réveil détestable et se rendort (3), sans réfléchir aux conséquences de ses actes. Il se rendort (4)en se raccrochant aux automatismes qu’on lui prétendra naturels, logiques, familiers, de bon droit, pour lui, et sa survie. Et à 5, « DORS je le veux ! »

 

Au stade de « presque relâchement » où nous en sommes, pouvons-nous faire semblant de nous rendormir ? À chacune, chacun, de choisir son chemin. De rétrécir le cadre en faisant semblant de ne pas voir ce qui en déborde, ou de tenter un meilleur éveil.

La peur de mourir du virus, nous en avons beaucoup parlé ; mais est-ce aussi de la rupture écologique, dont nous ne parlons que très peu, à mots confinés ?

Bien sûr, dans les décisions gouvernementales (que je ne connais pas vraiment et ne comprends pas toujours) il y a de nombreuses hypothèses qui m’effraient, et je ne les oublie pas : puisque l’homme est dangereux pour l’homme : faut-il le surveiller ? Qui / que faudrait-il éliminer ? Et selon quels moyens et critères ?

Alors voilà, n’ayant évidemment pas LA réponse à moi tout seul, mais ayant encore le droit et le devoir d’agir un peu sous mon masque, je nous propose maintenant une bouffée d’oxygène :

Ce film, très court,  montre comment la réintroduction d’un petit loup permet de changer tout l’équilibre d’un écosystème, jusqu’au tracé d’une rivière.

Mon propos n’est pas « faut-il ou non réintroduire les loups dans Paris », ils y sont peut-être déjà entrés me souffle Serge Reggiani. Ma question est (et personne n’a seul.e. la réponse) qu’est-ce qu’un changement apporte… d’effondrements en chaines ? De créations positives ? Et surtout, maintenant, comment je peux « être le changement que je veux voir dans le monde… » y’a un certain Gandhi qui disait ça, oui ?

Alors, qu’est-ce que j’ouvre de moi que même après mon confinement je n’oublierai pas ? Qu’est-ce que je vais réintroduire dans le monde… Mon soi-disant besoin d’exploiter la planète plus qu’elle ne peut produire, même si ça me distrait ?

La forêt Amazonienne ?

L’Australie et son écosystème ravagé par les conséquences de nos activités? On continue ?

Jusqu’à présent nous n’avions jamais écouté les cris du GIEC, ni les recommandations des autres scientifiques qui nous disaient de ralentir… Et si, au lieu de demander un droit exceptionnel à polluer pour rattraper le temps « perdu », nous profitions des rebonds de ce petit coronavirus pour évoluer ?

  • changer notre façon de consommer, de voyager,
  • donner notre soutien et notre argent à des entreprises responsables, apprenantes,
  • soutenir des politiques, y compris des tous petits citoyens, qui sont déjà sur la brèche pour travailler un monde plus respectueux,

La liste est longue pour dire ce qui me fait envie et que je vais changer. Avec assertivité.